Pourquoi je quitte Facebook
Date d’ouverture du compte Facebook : 24 mars 2008. J’ai donc ce compte depuis plus de 11 ans ! C’est fou comme c’est long et comme tout ça est passé vite à la fois.
Voilà plusieurs années que j’y pense, tout le temps un peu plus. Mais il y a toujours eu cette petite chose dans la tête qui disait « Oui, mais, tu vas louper des informations sociales que tu as du mal à trouver ailleurs ? ». Et c’est vrai, Facebook est un parfait outil pour transmettre des informations au plus grand nombre sur un nombre de sujets quasi-infini.
Mais aujourd’hui, c’est l’heure de quitter le navire. C’est même l’heure de quitter le navire de tous les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) petit à petit (et pas que). Et ce, pour plusieurs raisons.
L’hégémonie
Ces grosses sociétés sont devenues, à mes yeux, dangereuses. Volontairement comme involontairement probablement.
Je crois que le déclencheur de tout cette réflexion fût les révélations d’Edward Snowden. C’était un peu comme un électro-choc. Comment est-il possible que dans un monde que l’on voudrait démocratique, des outils d’États puissent impunément regarder d’une manière assez aisée le contenu des conversations téléphoniques, mails… que l’on peut avoir avec nos proches. Évidemment qu’il fallait s’en douter, hein… Mais à cette échelle…
Puis ensuite, on a eu le droit à l’affaire Cambridge Analytica qui m’a encore secoué et m’a fait dire « Julien, pars ! C’est l’heure ». Mais bon, c’est dur mince, j’ai plein de choses sur Facebook, plein d’actus qui m’intéresse. Donc les actes attendront.
Mais là, c’est bon, j’ai définitivement peur du monde que nous prépare Facebook à travers sa cryptomonnaie Libra. Qu’une grosse entreprise comme Facebook décide de créer une cryptomonnaie et tise des liens avec d’autres grosses entreprises me fait peur. Peur pour la suite, peur que Facebook devienne un incontournable, tout le temps, partout. Tout comme Google.
Parle à mon c*l, ma tête est malade
Pour moi, les sujets liés à l’écologie, le réchauffement climatique et les crises sociales que l’on vit ces dernières années sont très importantes. Mais malheureusement, ce n’est pas forcément le cas tout autour de moi. Alors, naïf probablement, je me suis dit que partager des articles et discuter pouvait faire changer les choses, sensibiliser mes ami-e-s Facebook à ces problématiques. Mais constatation faite au bout de quelques années, ça ne marche pas. Celles et ceux qui sont déjà convaincus de ce que vous dites le sont donc déjà et les autres personnes n’en n’ont, en vrai, rien à faire. Du coup, mes articles parlent à des personnes déjà averties alors qu’elles devraient aussi (et surtout) parler à des personnes qui ne sont pas averties sur certains sujets. Je n’y arrive plus, j’ai donné, je n’ai plus d’énergie pour ça.
La bienveillance a disparu
L’une des choses qui me choque le plus ces derniers temps sur ce réseau social est le manque de bienveillance entre les gens dans les commentaires (je pense notamment sur les pages). Ça me mine. Du coup, j’ai fini par arrêter de lire les commentaires.
Je sais que certaines personnalités et certain-e-s de mes ami-e-s sont allés sur Instagram qui a une communauté, à priori, plus bienveillante. Mais bon, ce n’est pas une solution. On quitte Facebook pour retourner sur une autre interface qui appartient aussi à Facebook.
C’est une drogue
Il ne faut pas se leurrer, Facebook fonctionne comme une drogue pour le cerveau. Chaque notification est une récompense et chaque article intéressant aussi. J’ai essayé de réduire mon temps de visite sur Facebook, je pense avoir réussi un peu. Mais il y a toujours cette petite chose qui te dit « Aller, va voir, tu as peut-être une notification. ».
Pour arrêter de consommer une drogue, il faut l’arrêter.
11 ans de données : il est temps de tout effacer.
11 ans que e/ou des ami-e-s partagent des choses avec moi sur Facebook. Articles, photos, pages, commentaires, messages, etc… ! 11 ans ! Autant de données que Facebook a pu exploiter tranquillement et les revendre. Merci. C’est l’heure d’arrêter la récréation des données personnelles.
Arrêter d’attendre que les autres fassent le premier pas
Pas forcément 100% en rapport avec Facebook mais ces dernières années, Youtube a diminué les revenus des youtubeurs qui se rémunéraient par la pub. En a découlé des nouvelles formes de financement (tipee, utip, etc…). C’est une belle bouée de sauvetage. Mais les youtubeurs continuent, encore aujourd’hui, de se plaindre de Youtube… tout en restant sur Youtube. À un moment, il faut dire stop. Oui, c’est sur qu’on ne peut pas migrer d’un coup de Youtube à une instance PeerTube, les gens ne connaissant probablement même pas PeerTube. Mais pour garder son indépendance, il va falloir migrer petit à petit. Et comme dit Coluche : « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas !« . Il est temps de migrer et s’extirper des grands bras « réconfortants » des GAFAM qui « font tout pour vous » et reprendre votre liberté sur vous, vos données et votre temps.
J’ai pas le temps !
J’essaye depuis des années de bannir ce terme de mon langage mais c’est difficile. Et pour se libérer du temps, il faut savoir où il passe. Et il faut se le dire : les réseaux sociaux mangent du temps, et pas qu’un peu. Pour le récupérer, pas d’autres choix, il faut partir.
Au final
Du coup, ça va être plus difficile pour moi de retrouver ailleurs les informations qui m’intéressait sur Facebook mais je me suis remis aux flux RSS des sites que je suis et on verra si ça fait l’affaire avec le temps.
Je ferais à nouveau un article qui explique les dispositions que j’ai prise ces derniers mois pour faire du ménage numérique.
Merci mes ami-e-s pour le temps que l’on a passé ensemble dessus.
On se reverra dans la vraie vie 🙂
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