L’avantage de la BD, au même titre que la littérature, c’est que les auteurs et autrices, les thèmes abordés, les styles de dessins y sont si différents que vous trouverez forcément quelque chose qui vous plaira. Et, si la magie opère, vous vous découvrirez une nouvelle passion.

On aimerait être dans un monde parfait où les auteurs et autrices seraient rémunérés assez pour vivre dignement, où leurs créations seraient vendues par des librairies indépendantes.

On aimerait surtout qu’il y a une réelle solidarité entre eux, mais aussi entre les auteurs-ices et les éditeurs-ices, et surtout entre les auteurs et leurs homologues autrices. Car oui, il n’est malheureusement plus à prouver les créatrices de BD sont tout autant discriminées que les autrices de livres « classiques ».

Rappelons ici, que selon le Collectif des créatrices de bandes dessinées contre le sexisme, les auteurs gagnent 52% de plus que les autrices et remportent 76% des récompenses littéraires. Le travail des femmes dans la BD est tellement invisibilisé qu’on serait presque étonné de connaître le nombre de femmes qui vivent de leur art, vu la mauvaise presse qui leur est réservée !

Pour preuve, le tristement célèbre scandale du grand prix du festival d’Angoulême, qui, en 2016, avait nommé 30 auteurs… Dont 30 hommes. Les créatrices de BDs se sont bien-sûr insurgées sur le net, notamment avec le hashtag #WomanDoBD. L’opinion publique a plutôt retenu le nom de quelques auteurs hommes sélectionnés qui se sont désistés pour laisser leur place à des femmes… Car celles-ci ne manquent pas ! Et leurs œuvres sont tout aussi intéressantes et variées que celles des auteurs masculins (faut-il encore avoir à le rappeler?).

Voici une petite sélection de tweet et messages Facebook en réaction à la nomination exclusivement masculine du festival d’Angoulême :


On notera que, comme le souligne Pénélope Bagieu, les politiques de quota ou les tentatives de parité sont très souvent moquées et les créatrices se retrouvent dans le dilemme : 1) être invisibles ou 2) être un peu visibles, mais pas grâce à la qualité de leur travail.
Ce qui est embêtant, vue la qualité du travail en question.

Voici donc une liste non exhaustive de créatrices de BDs de talent : Zeina Abirached, Marguerite Abouet, Pénélope Bagieu, Julie Birmant, Claire Brétécher, Alison Bechdel, Catel, Florence Cestac, Chloé Cruchaudet, Cy., India Desjardins, Julie Doucet, Emma, Jackie Flemming, Sophie Labelle, Mirion Malle, Catherine Meurisse, Marion Montaigne, Anne Montel, Leslie Plée, Marie Pommepuy, Sandrine Revel, Marjane Satrapi, Posy Simmonds, Audrey Spiry, Liv Strömquist… A compléter 🙂

(j’espère n’avoir écorché aucun nom, n’hésitez pas à me corriger dans les commentaires !)

Je vous encourage donc à lire un maximum de BD écrites et dessinées par des femmes, à en parler autour de vous, sur les réseaux sociaux, à prêter vos BDs, à en offrir, à en demander à vos bibliothèques….

J’écrirai bientôt un second article sur ce thème, en vous recommandant quelques autrices de BDs et quelques œuvres.

Et vous, qu’est-ce que vous lisez comme BD ?

Pour approfondir ce sujet
Collectif des créatrices contre le sexisme, et leur blog passionnant et très documenté
– L’article Festival d’Angoulême : la parité malgré eux de Libération, revenant sur ce scandale et proposant 15 bédéastes talentueuses qui auraient pu être nommées
– Le site du Prix Artemisia, réservé à la BD féminine, qui nomme chaque année une quinzaine de BD écrites par des femmes. Un site qui vous donne un aperçu de toutes les BDs merveilleuses qu’il vous reste à lire